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À propos

L’importance de ce centre est l’espoir que l’on donne aux femmes et jeunes filles victimes de VBG.

Rose Sagna Diouf, assistante sociale

Le centre “KULLIMAAROO”, qui tire son nom de la langue mandingue signifiant “arc-en-ciel”, constitue un refuge et un lieu d’écoute et de soutien complet pour les femmes et les filles victimes de violence. Il a été établi par la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFPC) en partenariat avec ONUFEMMES. Ce centre offre aux survivantes de violences la possibilité de reconstruire leur vie dans un environnement sécurisé. Elles y bénéficient d’un hébergement d’urgence, de soins médicaux, de soutien psychosocial et juridique, ainsi que d’une aide pour leur réinsertion scolaire ou professionnelle, et sont accompagnées vers une autonomisation financière.

J’ai des problèmes avec mon mari. Ce sont des problèmes de couple, de mariage.

F. – 24 ans

Je viens de la Sierra Leone. Une dame nommée Fatou m’avait proposé de venir ici pour travailler comme serveuse dans un restaurant. Je suis venue avec trois autres filles. Quand nous sommes arrivées, Fatou a voulu nous forcer à la prostitution. J’ai refusé. J’ai dit que je ne ferais pas cela.

Mes sœurs ont dû le faire trois fois, mais moi je me suis échappée. Au final, on s’est toutes évadées. Je suis allée au poste de police.

A. – 23 ans
SENEGAL, Ziguinchor – 12/12/2023. Centre d’hébergement Kullimaaroo pour femmes et jeunes filles.
SENEGAL, Ziguinchor – 12/12/2023. Centre d’hébergement Kullimaaroo pour femmes et jeunes filles.
SENEGAL, Ziguinchor – 12/12/2023. Dortoir des femmes au centre d’hébergement Kullimaaroo pour les femmes et jeunes filles.

Le centre Kullimaaroo pour les filles et femmes victimes de violence basées sur le genre a été créé en juin 2015 dans le but d’accueillir des femmes victimes de violence en rapport avec le conflit casamançais.

Malgré tous les partenaires que nous avons, nous traversons des difficultés surtout dans la
prise en charge alimentaire et médicale de nos pensionnaires.

Notre partenariat avec les hôpitaux ne permet pas de prendre en charge gratuitement des pensionnaires. Tout ce que nous faisons dans les hôpitaux se paie alors que le centre n’est pas autonome.

La prise en charge alimentaire elle aussi est compliquée car les pensionnaires sont
nombreuses.

La mise en place des centres d’accueil devrait être le rôle de l’État. Malheureusement, il n’y
a pas beaucoup de centres au Sénégal qui soient étatiques. Donc l’État devrait appuyer les
centres qui sont déjà là ou bien en ouvrir d’autres pour pouvoir recevoir toute la demande.

Le centre n’a pas de véhicule pour évacuer les pensionnaires vers les hôpitaux. Nous avons
des pensionnaires victimes de viol suivi de grossesse qui doivent accoucher dans les
hôpitaux. Trouver un taxi pour les amener est très compliqué, surtout la nuit.

Je profite de cette occasion pour appeler toutes les bonnes volontés et même l’État à nous aider à avoir un véhicule.

Sira Correa Ndiaye, directrice du centre Kullimaaroo

Je m’occupe de l’accueil, de l’écoute, de la prise en charge psycho-sociale des victimes, de l’accompagnement, du suivi et du retour en famille.

Entre autres victimes de violences basées sur le genre, nous accueillons des jeunes filles mineures victimes de viols suivi de grossesse. La plupart du temps elles ont entre 14 et 19 ans. Souvent, elles ne comprennent pas ce qui se passe en réalité. Et il y a un travail énorme que nous devons faire pour leur expliquer la situation et les préparer à accepter cet enfant qui n’a pas demandé à naître dans ces conditions.

Actuellement nous avons des victimes au centre qui viennent de la Sierra Léone […].

La durée de l’hébergement n’est pas fixe. Cela dépend des problèmes de la pensionnaire. Certaines peuvent rester plus d’un an tandis que d’autres peuvent faire moins de trois mois à Kullimaaroo.

Il faut être à la hauteur pour accompagner ces victimes et cela au quotidien. Il faut être fort mentalement et être disponible pour les écouter et les accompagner.

Il faut aussi s’assurer que non seulement ces femmes et jeunes filles soient en sécurité mais aussi qu’elles bénéficient d’un accompagnement adéquat. Actuellement, le centre est surpeuplé car à chaque fois qu’il y a un retour en famille, d’autres victimes de VBG arrivent. Il n’y pas de période où l’on reste sans pensionnaires. La demande est forte et la capacité d’accueil du centre est minime : on ne peut qu’accueillir un maximum de 18 victimes alors que la demande est colossale. On aimerait vraiment agrandir le centre pour répondre à tous les besoins.

La plupart de nos pensionnaires sont référées par l’AEMO (Action éducative en milieu ouvert) ou le CPA (Centre de Premier Accueil). Nous travaillons aussi avec les Badjènou Gokh avec qui nous sommes en étroite collaboration. De même que les relais communautaires aussi.

D’anciennes pensionnaires parlent aussi du centre à des victimes de VBG. La plateforme a aussi formé des dirigeantes de discussions pour faire de la prévention, de la sensibilisation, des visites à domiciles, etc. Ces femmes nous réfèrent elles aussi des cas et sont disséminées partout dans la Casamance verte.

L’importance de ce centre est l’espoir que l’on donne aux femmes et jeunes filles victimes de VBG. Lorsqu’elles arrivent au centre, elles portent un traumatisme. Et lorsqu’elles repartent on peut voir l’espoir dans leur sourire et sur leur visage.

C’est ce qui nous donne le courage et l’envie de continuer à travailler dans ce centre.

Rose Sagna Diouf, assistante sociale

Elise Fitte-Duval a pu se rendre au centre Kullimaaroo ouvert par la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFCF). Elle a capturé les histoires de certaines pensionnaires et les témoignages de ceux et celles qui y travaillent.

RégionZiguinchorAnnée2023Artiste visuelleElise Fitte-DuvalPromoteurLASPADPartenaireCRDIPlusVisite virtuelleShare